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64 Jours de Terreur et de Sang-Froid 

Blindés russes/déambulations européennes

Blindés russes déferlant sur Berlin. 

ph. Musée Central des Forces armées de Moscou

Berlin dévastée/déambulations européennes

Berlin dévastée, La Porte de Brandebourg au premier plan. 

ph. Musée Central des Forces armées de Moscou 

"La seule promesse qu'ait tenue Hitler c'est celle qu'il a faite avant son arrivée au pouvoir en disant : Donnez-moi dix ans et vous ne reconnaîtrez plus l'Allemagne" !

Plaisanterie grinçante circulant dans Berlin au printemps 1945

Viols de masse/Déambulations européennes

Les corps de 2 des 110 000 victimes des viols de masse

"Les soldats n'oublieront pas les mères de Léningrad traînant leurs enfants morts sur des luges. Pour les tortures de Léningrad, Berlin n'a pas encore payé."

"Tue l'Allemand, réclame la vieille mère ; tue l'Allemand, te prie l'enfant ; tue l’Allemand, c’est ce que réclame ta terre natale (...) Rien ne met plus en joie que les cadavres allemands".  -  Ces textes rédigés par l'écrivain et journaliste soviétique Ilya Ehrenbourg* dans l'organe de l'armée soviétique et  en réponse à un tract de l'armée allemande qui appelait la population à combattre sans merci les bolcheviques "monstres abrutis" et "sous-hommes fanatisés", donnent une idée de la haine incandescente que se vouaient les deux peuples, tous les deux prêts à exterminer l'autre jusqu'au dernier.

Ilya Ehrenbourg/déambulations européennes

Ilya Ehrenbourg 

ph. Roger-Viollet

La bataille de Berlin fut la dernière opération d’envergure et la plus paroxystique de la Seconde Guerre mondiale pour ce qui concerne l’Europe. C’est le plus important et le plus meurtrier combat de l’histoire de l’humanité avec la bataille de Stalingrad, auquel il faut ajouter les bombardements et le siège de Léningrad.**

Les Soviétiques avaient par conséquent la détermination farouche de s’emparer de Berlin avant les Occidentaux "l'antre de la bête fasciste" , et avaient engagé un total de 2,5 millions de soldats, dont une partie commandée par le fameux chef de l'Etat-Major général, puis maréchal, Gueorgui K. Joukov, le héros de Léningrad et de Stalingrad, le sauveur de Moscou, l’officier le plus médaillé d’URSS. Celui-ci prépara avec Staline sa stratégie - on pourrait dire son Armageddon - de revanche dans les moindres détails. L’objectif de l’Armée Rouge était de prendre la ville en tenaille, avec artillerie, chars et bombardiers. Après la laborieuse opération Vistule-Oder, le 16 avril 1945, elle lance enfin une offensive en périphérie lointaine et perce les lignes de défense allemandes, mal équipées mais qui leur opposent une vive résistance. Le 20 avril  -  jour anniversaire de Hitler !  -  Berlin  est encerclée. Elle avait sous-estimé l'adversaire.

A l'est, le 23, le ciel est rouge feu sous les incendies. Le 24, les formations de Joukov font leur entrée dans les faubourgs nord de la ville, tandis que celles de Koniev avancent par le sud. Les unités des deux fronts soviétiques ferment la poche en opérant leur jonction vers Potsdam., aidées par une flotte de bombardiers considérable.  Au prix de pertes terribles de part et d’autre, les Soviétiques parviennent à masser autour de Berlin plus de 40 000 pièces d'artillerie (une pièce tous les dix mètres !).  Berlin est complètement piégée. Le 25, les premières unités de l‘Armée Rouge entrent enfin dans la capitale. Les obstacles mis sur leur route vers le centre-ville sont  balayés  les uns  après les  autres.   Les  combats  sont  acharnés  les   Berlinois  défendent  leur  ville  rue  après  rue,  immeuble après immeuble, au corps  à  corps,  dans  une ultime énergie  du  désespoir,  au  point  qu’on  évoque  un

Joukov Victoire/déambulations européennes

Joukov en grande tenue pour la Parade de la Victoire, le 24 juin 1945 à Moscou -  ph. Wikipedia

Stalingrad à l’envers” . Les Rouges prennent le 26 l’aéroport de Tempelhof, privant les Allemands de tout soutien aérien. Le 30 avril Hitler se suicide. Le soir même l’Armée Rouge s’empare du Reichstag - désigné comme l'objectif final et symbolique de la confrontation avec le Reich. Le 1er mai au matin, le drapeau rouge est planté sur le toit, l’aigle nazi est décapité et déboulonné. La garnison berlinoise capitule le 2 mai. 1 800 000 obus ont été tirés sur la ville en dix jours ! A la suite de cette indicible apocalypse, le coût humain est vertigineux : plus de 80 000 morts dans le  camp soviétique (et près de 300 000 blessés), et 50 000 dans le camp allemand ; 70 000 soldats allemands se rendent. 125 000 civils berlinois ont perdu la vie. Les Berlinoises devront  déblayer des milliers de tonnes de décombres à la main, certaines étant enchaînées ; elles furent surnommées ​“les femmes des ruines.” (Trümmerfrauen).

“Frau, komm !”  (Femme, viens !)            A ce fulgurant besoin de destructions et de vengeance se mêla une orgie de viols systématiques des femmes allemandes. On les estima à  plus de 2 millions tout au long de l'avancée russe et  environ  110.000  dans  Berlin. En un 

Reichstag/64 jours de terreur et de sang-froid

Un soldat russe hisse le drapeau de l'Union soviétique sur le toit du Reichstag - phMusée Central des Forces armées de Moscou

Reddition berlinoise/déambulations eurpéennes

Reddition de la garnison berlinoise le 2 mai 1945 - ph. Deutsch-Russisches Museum (Musée Germano-Russe de Berlin-Karlshorst)

bel euphémisme, un rapport militaire russe reconnut plus tard “un problème dû à la considérable indiscipline de nos soldats (...) particulièrement vis-à-vis des femmes allemandes.” Un Anglais prisonnier, témoin oculaire,  écrira "Nombre de Russes pleins de rage violent, pillent, incendient, de nombreux civils sont écrasés par les chenilles des chars, Les viols sont souvent accompagnés de tortures et de mutilations, se terminant pour les victimes par un tabassage à mort ou par une exécution. (...) ils violaient, au cours des premières semaines après la conquête, chaque femme et chaque fille entre 12 et 60 ans.” 10 000 femmes violées mourront des suites de leurs blessures ou décideront de se suicider. 

Orgues de Staline/déambulations européennes

Orgue de Staline (lance-roquettes) ou Katioucha en action dans une rue de Berlin phMusée Central des Forces armées de Moscou

Dans ce maelstrom de violence, de haine vindicative, et le rugissement permanent des “katiouchas”*** les fameuses orgues de Staline, une jeune femme dans un immeuble quasi en ruine. recueille de ses “griffonnages personnels” dans un carnet tenu secret, son abominable quotidien et celui de ses voisins - qu’elle affuble de surnoms cocasses - terrés dans les “caves-cavernes"  sombres, humides,  glacées

qui se changent parfois en foyers familiaux où on partage le fruit de pauvres rapines. Tous attendent les “Ivans”.   Son récit s’étale sur 64 jours et deviendra le très beau livre  “Une femme à Berlin “. quand il sera publié grâce à un ami  et  de manière anonyme en 1954, aux Etats-Unis. Ce témoignage exceptionnel et accablant - certaines pages sont surréalistes - est d'une valeur inestimable, écrit en phrases courtes, vives, concrètes et fluides, sans apitoiement, et d'une extraordinaire objectivité. Elle y fait preuve d’une observation peu commune : faits, gestes, paroles, accoutrements et comportements des gens, qu’elle consigne avec esprit, et une pointe de philosophie désabusée  :  “ un amalgame de petits et de gros  

bourgeois, entremêlés de quelques éléments prolétaires” et de planqués. Car on a affaire à une femme intelligente et cultivée, une journaliste qui avait déjà parcouru l'Europe et possédait les bases de plusieurs langues, dont le russe qui l'a en partie sauvée. En outre, elle est dotée d'un humour déconcertant. “Observatrice impitoyable, ennemie de la sentimentalité et du préjugé" *****Certains critiques littéraires parlèrent bien après, en la lisant, de “froideur”. Au contraire, elle fait un travail de journaliste et de femme, capable d’une réflexion intime et pertinente, sans se laisser submerger par l’émotion, car ce n’était ni son but, ni son mode de pensée. Tout est parfaitement bien exprimé : “Le seul fait d’écrire ceci me demande déjà un effort, mais c’est une consolation dans ma solitude, une sorte de conversation, d’occasion de déverser tout ce que j’ai sur le cœur. “ écrit-elle. Sont-ce des mots froids ?D’autres qu’elle l’ont fait pour “préserver une certaine santé mentale dans un environnement livré au chaos.” ****

Car elle réalise que “nous, les Occidentaux, nous sommes vieux et savants, et pourtant, maintenant, nous ne sommes que de la boue sous leurs bottes”. J’ajouterai : valant moins que des poupées gonflables.

Une femme à Berlin/déambulations européennes

Edité chez Harcourt Brace & Co. Ballantine Books, New York en 1954 -  Ed. Gallimard, Paris 

en  2006

Berlin 1945/déambulations européennes

Dépeçage d'un cheval en pleine rue. phMusée Central des Forces armées de Moscou

Le recours aux officiers - Comme les autres femmes de l’immeuble, elle subit plusieurs viols. Terrorisée, humiliée, salie, malade de dégoût, elle s’écrie : “Ca suffit !  J'ai pris une décision. C’est clair : ce qu’il nous faut ici, c’est un loup qui tienne les loups à l’écart. Un officier, il faut voir haut, un commandant, un général, ce que je trouverai. Sinon, à quoi bon une cervelle et ces rudiments de la langue de l’ennemi ?”  Elle obéit au vieil adage : ce qu’on ne peut changer, il faut trouver le moyen de le contourner... et de l'exploiter. Elle découvre ainsi le moyen de se protéger des soudards et d'accéder à du ravitaillement. Le peuple en est dans bien des cas à dépecer les chevaux morts avec leurs petits couteaux, dans la rue ! "Chacun découpait et farfouillait là où il avait planté son couteau". Participant à la survie de beaucoup dans l'immeuble, elle évite à sa façon, leurs critiques et leurs sarcasmes, car personne n’a le choix. Elle a fait son choix. D’autant qu’elle est bien consciente que “c’est en traitant autrui comme ils l’avaient fait que les Allemands s’étaient attiré leurs malheurs.” Cela évoque le choeur des tragédies antiques qui exprime les pensées secrètes des protagonistes, la résignation et le regard désabusé  sur les malheurs de l’humanité.

“J’ai entendu dire que désormais bien d’autres femmes s’étaient trouvé comme moi des gardiens sûrs et tabous”. Elle fait ainsi la connaissance d’un lieutenant ukrainien, “un étoilé, grand, cheveux noirs bouclés, bien nourri (...) je lui sors mon meilleur russe. Il est ravi d’entendre parler sa langue”. Ils conviennent d’un rendez-vous ! Il a l’avantage d’être costaud, facilement « manœuvrable » mais doté d'un caractère imprévisible. Les habitants de l’appartement sont devenus “sa chasse gardée”. Finalement,  muté dans un autre secteur, il est remplacé par un Major, homme éduqué qui n’a rien du paysan,  ”le parfait guide des bonnes manières !” ” Mais “indéchiffrable, je le tiens à l’oeil”. Suit une scène digne du théâtre de boulevard : les approches du mâle tout en finesse :  “Puis-je rester ici ?” “ Il s’applique de toutes ses forces à rester gentleman.” Celui-ci la désirant,  il se fait un point d'honneur à connaître ses propres désirs, sinon il n’insistera pas. Elle accepte, nécessitant toujours une « protection »“Le voilà qui me prend la main, la serre fortement entre les siennes et dit, les  lèvres  tremblantes  et  les  yeux  emplis  de tristesse :

Berlin-déblaiements/Déambulations européennes

Trümmerfrauen - Les femmes des ruines, "à l'heure zéro", 8 mai 1945

“Pardonnez-moi. Cela fait si longtemps que je n’ai plus eu de femme.”  “Si je m’attendais à ça !” réagit-elle en silence.  Il vient chaque jour les bras chargés de nourriture et de schnaps, des cigares plein les poches. Sa personnalité se révèle attachante. Sa présence est un bienfait. Au retrait d’une partie des troupes,  il  doit repartir  en URSS. Leurs adieux sont pleins de délicatesse car il possédait un charisme auquel elle n'était plus habituée : “En cet instant, je l’aimais beaucoup” écrit-elle.  Son absence de haine envers l'ennemi qui l'a souillée, elle et ses congénères, est édifiante. En apprenant à le "connaître", elle a pu lui rendre son humanité. Preuve du miracle que revêt l'échange dans une même langue : celui auquel on s'adresse perd de son "étrangeté" si ce n'est de sa sauvagerie.

Le viol, arme sournoise et implacable

Berlin 1945/déambulations européennes

Cliché sans commentaires

“Posséder le corps des femmes pour dominer un territoire, détruire le corps des femmes pour contrôler une population, l'histoire de l'humanité est rythmée de guerres, génocides, conflits, dans lesquels le viol a servi d'arme de destruction massive, une arme bon marché et terriblement efficace” comme l’écrit le Dr Denis Mukwege*****. Cet éminent médecin parle à raison de ”l’histoire de l’humanité” et de “destruction massive”, car de tous temps le viol des populations féminines participa de l’anéantissement par l’humiliation, le  mépris ultime, la provocation, la brutalité, l’assujettissement, au même titre que l’esclavage. Certains commentateurs contemporains de tout poil osent parler de “dommages collatéraux”,  tandis que  d’autres, les politiques et politologues, ne reconnaissent   les   viols   de   masse   -   c’est-à-dire

stratégiques - que depuis  Berlin ou les guerres entre pays de l’ex-Yougoslavie. C’est faire outrage aux millions de victimes depuis la plus haute antiquité, en minimisant volontairement leurs souffrances, leurs tortures et leur assassinat gratuit. Car il ne s’agit pas de dommage dans son acception la plus simpliste, soit “dégât matériel ou “préjudice moral”. et même” incident regrettable”.  Mais de catastrophe totale.   Quant  au  mot “collatéral”    dont la définition est : “se dit des conséquences non maîtrisées d'une opération militaire, notamment pertes civiles”. (Le Petit Robert), c’est sûrement l’épithète la plus hypocrite que l’on puisse rencontrer dans la langue française. Les instances militaires actuelles savent depuis bien longtemps qu’il n’y a pas de "conséquences non maîtrisées” en périodes de troubles, où qu’ils se produisent dans le monde.  Quand il s’est agi de  faire mordre la poussière à un ennemi ou d’ asservir une population, les armées des Philippe de Macédoine, Alexandre le grand, Jules César, Napoléon, Gengis Khan, Pizzaro, Cortès et autres "brillants conquistadors”, (conquérir c'est se servir), les viols des innocentes n’ont jamais représenté un tabou. Tout était permis pour vaincre et dominer. Jamais les troupes n’ont été constituées de premiers communiants ! Il fallait exterminer les hommes et les femmes et surtout annihiler leur pouvoir de perpétuation. Dans le cas de la bataille de Berlin, le besoin de vengeance était si paroxystique chez les Soviétiques, après les déchaînements  de  fureur nazie contre Stalingrad et Léningrad, qu’il est inconcevable, voire insultant, de penser que les viols massifs étaient des “dommages collatéraux”. Dans sa terrible diatribe, Ilya Ehrenbourg exhortait ainsi les soldats “Casse par la violence la morgue raciale des femmes allemandes. Prends-les comme butins légitimes !” 

“Je n’ai encore jamais été aussi loin de moi-même, ni aussi aliénée à moi-même. Comme si tout sentiment était mort au-dedans. Seul survit l’instinct de survie. Ce n’est pas eux qui me détruiront”. Marta Hillers, la rédactrice - puisque tel est son nom - révéla une force d’âme au-dessus de la moyenne, décidée à ne pas sombrer : “je sais seulement que je veux survivre - à l’encontre de toute raison, absurdement, comme une bête” conclut-elle. 

Marta Hillers/déambulations européennes

Photo d'identité de Marta

Hillers prise en 1931

Pourtant le fait d’évoquer cela en toute confiance à son fiancé Gerd, de retour du front, lui inflige le coup fatal, (qui vient souvent d’où l’on ne l’attend pas) : “Vous êtes devenues aussi impudiques que des chiennes, toutes autant que vous êtes dans cette maison.” Puis il prend la fuite.

Ainsi que l’écrit Kurt W. Marek****** qui usa de tout son pouvoir pour la convaincre de faire éditer un tel témoignage :

 Qui aurait le droit, face à un tel destin collectif, d’invoquer des critères de moralité qui ne peuvent s’appliquer qu’à l’individu ? Certainement aucun homme ! (..) Que celui qui ne s’est jamais trouvé face à un pistolet-mitrailleur se taise”. Un critique allemand qui fit état de l’ouvrage quand il parut dans sa version originale en 1959, en Suisse, cracha ces termes : “’immoralité éhontée de l’auteur”. Cette réflexion m’a beaucoup amusée, je dois dire. Que faisait cet homme et où, en 1945 ? Qui prétendait-il être pour juger ainsi une femme martyrisée ? Si Marta écrit à un moment de découragement que “la chute du monde nazi signifie la défaite des hommes en tant que sexe”, et la metteuse en scène contemporaine Brigitte Haentjens : "La défaite allemande  est celle de la virilité ", je terminerai en citant les derniers mots de Hans Magnus Enzensberger : “...elle ne s’est jamais départie ni de son sang-froid, ni de sa dignité, témoignant par le fait même d’une décence devenue denrée trop rare dans les ruines du IIIè Reich”. Décence : le mot est lâché.

 Sérène Waroux-2021

Notes

* Ilya Ehrenbourg, (1891 à Kiev - 1967 à Moscou)  écrivain, journaliste russe, poète, romancier, scénariste et traducteur. Il joua un rôle important pour la propagande soviétique notamment durant la Seconde Guerre mondiale,  auteur du  Livre Noir avec Vassili Grossman,

** Siège de Léningrad : ce fut  un siège de 872 jours imposé par la Wehrmacht. Commencé le 8 septembre 1941, il fut levé le 27 janvier 1944 par les Soviétiques eux-mêmes, qui repoussèrent vaillamment les Allemands sans jamais capituler malgré des pertes humaines colossales. Ainsi rien qu’au 31 décembre 1941 ont été lâchés sur la ville par les Allemands plus de 3.200 bombes explosives, 99.700 bombes incendiaires et 30.200 obus d'artillerie. La population souffrit dramatiquement de famine durant l'hiver 1941-1942. Il y eut 1 800 000 victimes, dont près d'un million de civils, la plupart de froid et de famine Ce fut une ville martyrisée à la dernière extrémité.   Pour ceux qui aujourd’hui visitent la ville -  redevenue Saint-Pétersbourg - le nombre et la taille des monuments et des cryptes aux centaines de veilleuses allumées et renouvelées par des préposés -  dédiés aux victimes innocentes de ce siège ont quelque chose de  fascinant.  Suivant la tradition, les couples de  mariés viennent poser sur leur parvis pour une photo mémorielle. Il est vrai qu’aucune famille n’a été épargnée. Pour nous, ce ne sont plus que des notions abstraites, qui enterrent un peu plus les morts. Le compositeur Chostakovitch créa sa magnifique symphonie n°7  en ut majeur op.60 dès 1942, en hommage  au martyre  de ses concitoyens

*** diminutif tendre (ici cynique), “petite Catherine” en russe, et titre d’une chanson populaire

**** de Hans Magnus Enzensberger, écrivain, poète, dramaturge, traducteur et journaliste allemand, Il préfaça le livre chez Gallimard

***** Dr Denis Mukwege, né en 1955 à Bukavu (alors au Congo belge) est gynécologue et chirurgien, militant des droits de l'homme kino-congolais, ainsi que pasteur chrétien évangélique. Il reçut entre autres le Prix Sakharov en 2014 et le Prix Nobel de la Paix en 2018. Il est connu sous le surnom-hommage de “l’homme qui répare les femmes”

****** Kurt W. Marek (1915-1972) - journaliste, écrivain et propagandiste du IIIè Reich. il se passionna pour l’archéologie et publia notamment, en 1949,  sous le pseudonyme C.W. Ceram, le très célèbre Des Dieux, des Tombeaux, des Savants.

Ecrits 

Antony Beevor - La chute de Berlin - Viking Press en 2002 ; Ed. de Fallois en français en 2002

Sitographie  

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