Capability Brown, Sculpteur de Paysages
Lac et Jardins de Bowood House dans le Wiltshire
" Nous avons atteint le sommet de la perfection. Nous avons donné au monde le modèle authentique du jardin paysager.
Que les autres pays imitent notre goût !" Horace Walpole*
Jardins baroques de Clandon Park autour de la maison élisabéthaine - peinture de Leendert Knyff en 1708 -. La Maison fut détruite et remplacée vers 1720 par une villa de style palladien, le jardin totalement balayé et remodelé par Capability Brown vers 1776, terminé
tardivement en 1814 - National Trust.
“La nature abhorre la ligne droite” William Kent - Partant de ce principe, le talentueux William Kent (fin 1685-1748), architecte, paysagiste, peintre et créateur de mobilier, qui introduisit le fameux style architectural palladien**** en Angleterre, après un séjour dans le nord de l’Italie en 1714, va devenir le “père du jardinage moderne et inventeur d’un art” selon Horace Walpole. Bien qu’un certain Charles Bridgeman (1690-1738) ait déjà montré le chemin en inventant une transition entre le jardin formel et le jardin naturaliste. Vers 1730, Kent se dirige un peu plus vers l'informel et développe le style dit
arcadien - réminiscence de l’Arcadie antique, avec ses campagnes paisibles et ses bergers adonnés à la musique et à la poésie - comme à Rousham House dans l’Oxfordshire. L’endroit est modeste mais Kent réussit le tour de force, qu’il réitèrera souvent, de donner l’impression que le parc est beaucoup plus vaste qu’il n’est. Tout est habilement contrôlé. Il y installe de fausses ruines, une grotte, des cascatelles, un temple, des statues de Vénus, Mercure ou Bacchus pour capter l’attention. Il va ouvrir ainsi le champ aux réalisations à plus grande échelle de son élève Capability Brown. C’est à Stowe House (Buckinghamshire) que les deux hommes se rencontrent.
William Kent inséra son portrait dans un panneau du Salon Rouge de Chiswick House, villa qu'il conçut dans le plus pur style palladien
De son prénom Lancelot, le jeune Brown, issu d’une famille modeste mais propriétaire de sa terre, et qui va connaître une belle ascension sociale, est né en 1716 et devient, à seize ans, apprenti-jardinier auprès d’un aristocrate dont le gestionnaire des terres n’est autre que son père. Ne craignant pas de voyager et faisant déjà preuve d’une ambition certaine, il développe son expérience dans plusieurs grands domaines jusqu’à rejoindre l’équipe de jardiniers de Stowe House (Buckinghamshire) sous la direction de William Kent. C’est là que tout se joue. A 26 ans, il est officiellement nommé jardinier-en-chef et gagne bien sa vie. Il y travaille jusqu’en 1751 et y conçoit la fameuse Grecian Valley, promenade circulaire faite de reliefs et de plantations d’arbres, donnant l’impression d’une forêt s’étendant sur des kilomètres, offrant des vues révélant au dernier moment des monuments antiques ou des perspectives et où l’on peut “deambulate”. Enrichi de bancs de marbre et de gloriettes pour se reposer , de fontaines et de ponts, Stowe se dote en outre de significations
Parc de Stowe House - Lac avec vue sur le temple grec
National Trust Images/ph. Andrew Butler
Lancelot Capability Brown d'après le portrait de Nathaniel Dance- Holland 1769 - National Trust
cachées, car son créateur, Lord Cobham, aménage les jardins pour révéler ses convictions sur la politique et la moralité de l'époque, comme La Voie du Vice, Le Chemin de la Vertu, Le Chemin de la Liberté. Dans beaucoup d’autres domaines, poésie, philosophie, mythologie et même ésotérisme seront étroitement mêlés, selon les préférences des propriétaires. Au fur et à mesure que Stowe se transforme, grâce à la succession de trois grands paysagistes, l’endroit attire la noblesse et les élites politiques. Dans sa forme achevée, il devient l'exemple pionnier le plus abouti et le plus vaste de ce qu'on appelle en Europe le parc à l’anglaise. Chacun va vouloir son "Stowe". Brown acquiert un début de renom et accepte, en indépendant, des commandes des amis aristocrates de son maître. Il finit par fonder sa propre entreprise à Londres muni d'un bon carnet de clients potentiels. En imprimant sa marque, sa gloire et son compte en banque vont grandissant ; les critiques acerbes également. On le traite de vandale et d’insipide et comme il aime beaucoup le vert - et peu la couleur des fleurs - de "planteur de choux" ! Ou il se contente "de faire des champs communs". De nos jours, Russell Page***** lui reproche “d’avoir encouragé ses riches clients à arracher leurs splendides jardins formels et à les remplacer par des compositions faciles d’herbe, d’arbres, de massifs et de lacs plutôt informes.” Mais Brown avait comme contrat de “déraciner le mauvais goût artificiel de l’ancien style”! Devait-il refuser, alors que l’engouement général créait la mode ? Et que les clients étaient prêts à dépenser des fortunes pour jouir de ce qu'il se faisait de "mieux" en entretenant leurs goûts pour la grandeur et par voie de conséquence une certaine rivalité ? Intelligent et très ambitieux, Brown a su flatter leur besoin de grandiose.
Domaine de Chatsworth : pelouses, bosquets et perspectives après l'éradication du village d'Edensor.- VisitEngland - ph. Rich J.Jones
Extravagance et Raffinement - Travailleur acharné et méthodique, Capability Brown fait face à une activité considérable tant son savoir-faire se répand à partir de 1753. Quand il visite un lieu, il en analyse l’esprit “the spirit of the place” et conclut le plus souvent “your ground has many capabilities” (votre terre révèle de nombreuses possibilités). D’où son surnom de Capability qui va lui coller à la peau, encore aujourd’hui, mais qui lui convient très bien. Excellent cavalier, exigeant et recherchant l’efficacité, pour la belle somme de 10 guinées il arpente en une heure ou deux le terrain qui peut couvrir jusqu’à 800 hectares... comme à Blenheim Palace (Oxfordshire). Puis il étudie le projet tel un ingénieur avec ses deux assistants, doté d'une perception synthétique et d'un remarquable
sens de l’anticipation. Il conçoit “son” paysage avec de grandes courbes naturelles, des vallons aux formes douces, quitte à faire disparaître des hameaux qui bouchent la vue, comme à Chatsworth (Derbyshire). Il consacre une grande importance à l’eau tranquille ou courante, pas de jets d'eau. Ayant intégré les techniques hydrauliques les plus complexes, il détourne les rivières, les élargit considérablement, en consolidant des berges souples, bordées de roseaux où vont nicher des oiseaux aquatiques. Il crée des cascades, des passages avec de splendides ponts et des lacs dont il cache l’extrémité pour donner l’illusion d’une étendue à perte de vue. Il fait déplacer et apporter des masses considérables de terre et de rochers, crée de longues pelouses ondulantes qui viennent lécher le bâtiment principal et qu’il ponctue de bouquets ou de rideaux de chênes, châtaigniers, ormes, hêtres, tilleuls. Dans un seul parc, il peut en planter plusieurs dizaines de milliers en mettant en concurrence les nombreux pépiniéristes qui lui versent une confortable commission. La pièce vedette du parc est toujours le cèdre du Liban, importé à grands
renforts de guinées, encore en place deux cents ans plus tard, comme à Highclere Castle (Berckshire). Il fait aussi construire de petits bâtiments utiles et décoratifs comme un hangar à bateaux, une glacière ou même une ménagerie, constituant des points d’arrêt et d’émerveillement. Mais surtout il bannit toute allée rectiligne. Il ressuscite la "serpentine line" que l'on aperçoit à l’arrière plan des tableaux des 17ème et 18ème siècles, comme ceux de Poussin, Le Lorrain ou Carache, appréciés et achetés par les fils fortunés au cours de leur Grand Tour******.
On finit par parler de "style serpentin”, inspirant un état d'esprit et une quiétude communicative, car il s’agit bien de “domestiquer la nature pour en extraire un idéal de beauté, la quintessence de ce qu'elle peut fournir dans le domaine esthétique.”
Paysagiste visionnaire - Sa première commande complète à grande échelle - qui fut son "enfant préféré” - se situe à Croome Court (Worcestershire) dont le propriétaire Lord Coventry veut que “le domaine et la maison soient à la pointe du goût et de la composition”, le terrain n’étant qu’un marais improductif et quelques parterres à la française. Là aussi le village local est démoli ainsi que l’église médiévale, Brown re-dessine l’ensemble en le drainant à l'aide d’ingénieux systèmes souterrains
Les deux grands cèdres devant le château de Highclere
ph. courtesy Highclere Castle
Une vue sur le parc de Croome Court- NTPL/ph David Noton
Autre commande de ses débuts, Longleat Gardens (Wiltshire), alors propriété de l'opulent vicomte Weymouth. Son manoir élisabéthain d’origine est réputé et fréquenté. Brown aménage un parc sur 360 ha et rase les éléments formels baroques conçus par le fameux George London dans les années 1680. Tout devient agreste : pelouses aux lignes mouvantes, chaîne de lacs soigneusement situés et construction d’un grand ha-ha (saut-de-loup inventé au XVIIᵉ siècle par Mansart pour être placé en bout de perspectives, et donc invisible, afin de dégager la vue tout en évitant en contrebas le vagabondage du bétail ou des daims paissant plus loin) d’un grand potager vivrier et d'une "Pleasure Walk", Promenade de Plaisirs. En effet, et c'est nouveau, il conçoit
un arboretum - plantation dans laquelle toutes les espèces ligneuses endémiques ou exotiques sont soigneusement étiquetées pour instruire les promeneurs - composé d' "arbres et arbustes de curieuses sortes", tout cela accompagné d’aperçus parfaitement synchronisés sur Longleat House et les lacs : c'est-à-dire des "eye-catchers" (attrape-regard).
Au milieu des années cinquante, Brown s’attaque à
une réalisation gigantesque : Burghley House (Cambridgeshire actuel)). C’est une tâche qui prendra à Brown plus de 25 ans qu'il a décrite comme "25 ans de plaisir". Il s’agit de l'aménagement d'un grand parc de sept miles à la ronde, pour magnifier la grande maison élisabéthaine. À la fin, en 1779, il a, en respectant certaines plantations existantes, fait disparaître les jardins Renaissance - dont certains dataient du XVIè siècle - et les avenues de tilleuls. Il crée un lac serpentin de 26 ha en agrandissant un étang. Sa conception donne l'impression de regarder les méandres d’une rivière, agrémentée en outre d’ une maison d'été. L’ensemble est à couper le souffle. C'est l'un des endroits les plus visités, de nos jours, en Grande-Bretagne.
Ambition et talents récompensés - Le caractère chaleureux de Capability Brown, sa disponibilité, son pragmatisme - par exemple, il fait planter des futaies pour la production de bois, rendant le domaine aussi
Domaine de Longleat à l'automne
ph. capabilitybrown.org/garden/longleat.
Burghley House. au milieu de son grand parc avec le ha-ha au premier plan.
ph. visitheritage.co.uk
productif qu’attractif - et son talent à se jouer des difficultés lui vaudront une liste impressionnante de clients comme six Premiers Ministres, la moitié de la Chambre des Lords et, the last but not the least, le roi George III lui-même ! En effet, en 1764, année très lucrative, il est nommé Royal Gardener pour superviser les jardins de Hampton Court auxquels le roi est très attaché, mais, fort heureusement, il ne bouleverse pas grand chose car il refuse “de détruire la composition baroque datant de William III (1650-1702) par respect pour lui-même et sa profession" ! ... Malgré tout, Brown s’installe avec sa famille à Wilderness House, maison de fonction des jardiniers-en-chef dans l’enceinte du domaine. Son salaire annuel est de 2000 livres qui s’ajoutent aux revenus de son entreprise... C’est devenu un homme riche qui envoie deux de ses fils à Eton et acquiert en 1768 un manoir dans l’East Anglia pour 13 000 livres, comportant deux hameaux et 107 ha de terres. Il marie sa fille au fils de l' architecte Henry Holland, lui-même architecte très recherché.
George III en habit de sacre en 1762 par le peintre Allan Ramsay - Natl. Portrait Gallery
Domaine de Compton Verney - Vue sur le pont aux sphinges
ph. parksandgardens.org/places
Chillington Hall - le péristyle et les jardins. ph. parksandgardens.org/places
L’Art pour l’art - J’ai évoqué plus haut Blenheim Palace - son chef d’oeuvre, fief de John Churchill, 1er duc de Marlborough, récompensé par un titre et une forte somme d’argent par la reine Anne après sa victoire sur les Français en 1704 à la bataille de Blenheim, en Bavière. Vers 1763, Brown est "convoqué" pour compléter et embellir l’environnement du Palais et en faire sa priorité. L’endroit possède déjà un lac, le Grand Pont et une longue avenue. Malgré sa charge de travail, Brown accepte et en 10 ans, construit deux barrages et fait creuser un autre lac de 64 ha ! Il remodèle le tout de ceintures d’arbres et de chemins et redessine l’accès qui mène au Palais. Patron avisé, Brown charge son fidèle bras droit, Spyers, de conduire et superviser les travaux. Je vous invite à contempler la vue aérienne époustouflante, en page d’accueil, témoignant de l’immensité des lacs avec le fameux pont de Vanbrugh. De quoi être médusé. Simultanément, il façonne de nombreux bijoux cachés
dans la verdure comme Berrington Hall qui offre des vues panoramiques sur les montagnes du Pays de Galles, avec un lac comportant une île ; Burton Constable Hall entouré de 133 ha avec deux lacs serpentins, un barrage-pont, des bosquets et des allées donnant des aperçus pittoresques sur le château ou Chillington Hall dont le
parc est décrit comme “ayant l’un des plus beaux morceaux d’eau dans un enclos que ce royaume produit” ; ou encore, Compton Verney où Brown élimine toute trace des jardins formels antérieurs y compris le canal et les avenues d'est en ouest. Ceux-ci sont remplacés par des prairies et des arbres, tels que des cèdres et des centaines de chênes et de frênes. Il transforme les lacs en une seule étendue et construit un superbe pont ainsi que l’indispensable glacière. Partout, il essaie d'appliquer les principes de base qui lui ont réussi, en n'oubliant pas la "biodiversité."
William Turner à Petworth House - Je terminerai cette visite des réalisations les plus intéressantes et attrayantes conçues par l'intrépide Brown, (il s'intitulait "améliorateur de lieux"), par le domaine de 285 ha de Petworth House (West Sussex). Ici aussi , les jardins à la française sont éliminés . À leur place, il dessine un immense Parc à daims et un “Pleasure Ground”, promenade boisée et vallonnée comportant des espaces ouverts conçus de manière théâtrale pour inspirer toute une gamme d'émotions et profiter des perspectives et des panoramas lointains. Le “Pleasure Ground” est un style de jardin où la famille et ses invités peuvent se promener en privé, prendre des rafraîchissements, fleureter ou faire une partie de croquet. Les plantes inconnues rapportées des Amériques deviennent ici une passion et sont mises en valeur dans cet espace dédié. Là aussi, l ’arboretum, devenu lieu
Petworth House - la maison et l'étang supérieur ph. National Trust
Petworth House - coucher de soleil sur le lac et l'abri à bateaux - J.M.W. Turner - 1827 - ph. tate.org.uk
Petworth House - coucher de soleil sur le lac avec cygnes et cerf se désaltérant -
J.M.W. Turner - 1827 - ph. tate.org.uk
d'exposition prend toute sa place. L’immense peintre pré-impressionniste William Turner est invité en 1809 par le 3e comte d’Egremont, mécène et collectionneur de ses oeuvres. qui lui donne toute liberté d’explorer et de créer. Le peintre revient dans les années 1820 et souvent jusqu'à la mort du comte en 1837, se voyant attribuer une chambre et une pièce pour son atelier. Il y travaille d’abord à une série de quatre tableaux puis à une série de gouaches représentant l’intérieur ainsi que les vastes paysages de Brown, dont les lacs où il aime pêcher.
Kenneth Clark, éminent critique et historien de l'art écrivit en 1970 : “Les Petworth Turners nous montrent où chercher ce qui lui tient le plus à cœur. Ils ne sont pas seulement enchanteurs en eux-mêmes, ils constituent la meilleure introduction à Turner.” C'est tout à fait visible sur les gouaches ci-dessus. D’autres artistes furent invités à Petworth comme John Constable et Charles Robert Leslie.
Bilan, hommages, succession - A la fin de sa vie Capability Brown aura associé son nom à environ 250 domaines en Angleterre et au Pays de Galles, grâce à ses travaux et/ou ses recommandations, dont environ 150 réalisations personnelles. Il fut copié à travers l’Europe du Nord, que ce soit en France (Parc du Petit Trianon à Versailles) ou en Russie d'où Catherine II écrit à Voltaire, en 1772 qu’ elle a “une passion pour les jardins à l’anglaise”. Brown avait des principes-clés - dont on peut critiquer aujourd’hui la systématisation - mais fut à la pointe d’une réflexion d’avant-garde pour la gestion de l’environnement naturel. En effet, il créa une mosaïque très variée d’habitats pour la vie sauvage et aquatique, en intriquant étroitement pâturages, bois, déclivités étudiées pour l’oeil mais aussi la faune, plantes rares, zones humides ou de repos pour les oiseaux migrateurs. Les Anglais, plus de deux cents ans après, en gardent l'enseignement. A sa mort soudaine, en 1783, Horace Walpole déclare que "le second mari de Dame
Nature est mort". Le monde aristocratique est choqué mais l’oeuvre n’est pas poursuivie, - l’engouement est passé - excepté par le talentueux Humphry Repton qui fut son successeur auprès de la petite noblesse. Il fera progresser le concept et conduira les domaines vers ce qui deviendra le jardin romantique du début du XIXè siècle puis victorien plus tard. Il peignait d' astucieuses. aquarelles “avant” et “après” les travaux, avec des variantes amovibles afin de se montrer précis auprès de ses commanditaires. Ce sont actuellement de précieuses oeuvres d’art, appelées Red Books.
La Grande-Bretagne célébra, en 2016, le tricentenaire de la naissance de cet homme extraordinaire et attachant “who changed the face of Britain forever” par un Festival. Celui-ci avait pour but de célébrer Capability Brown en tant qu'artiste paysagiste et entrepreneur d'envergure, et d’encourager un public très varié à découvrir et à apprécier ses paysages. Il organisa de nombreuses animations et il suscita une gamme de projets novateurs pour raviver les sites dits "browniens" et encourager la population à s'impliquer partout dans le pays. Son succès fut remarquable. De nombreux timbres furent émis à cette occasion.
Humphry Repton - Le "Red Book" de Sundridge Park - 1793 -permission-of-city-and-country-book-with-inserts
Delphine d'Alleur - 2021
Notes
* 1717- 1797- 4e comte d'Orford, plus jeune fils de Robert Walpole (Premier ministre britannique). Ecrivain (inventeur du roman gothique), politicien, touche à tout excentrique et créateur de la tendance architecturale Strawberry Hill. Il écrivit un Essai sur le Jardinage Moderne en 1771 qu’il édita sur sa presse privée.
**www.academie-stanislas.org/academiestanislas/images/Publications/Françoise Mathieu.
***1688-1744 - Poète, écrivain, historien de la littérature, traducteur
**** Un goût réel pour l'Antiquité s'effectue au XVIIIe siècle dans certains pays à travers l'architecture de Andrea Palladio (1508-1580), sans doute la première forme d'anticomanie sensible à une certaine idée de l'architecture grecque et qui se poursuivra. Nombreux furent les riches Anglais qui s'enthousiasmèrent pour cette mode.
***** Célèbre paysagiste anglais du XXè siècle (1906-1985) à l'origine de nombreux parcs et jardins en Europe occidentale et aux États-Unis. Il avait “l'art d'imaginer de vastes espaces, de créer des jardins formels dans des contextes informels” Il a été le troisième paysagiste à travailler à Longleat après London et Wise dans les années 1680 et Capability Brown en 1757. Il recréa des parterres travaillés avec des dessins très innovants.
****** Le Grand Tour , voyage d'éducation d’un an ou deux en Europe destiné à parfaire l’instruction des fils des familles de la haute société européenne et élever leurs centres d'intérêt, après ou pendant leurs études ; celles-ci étaient le plus souvent fondées sur les humanités grecques et latines. Cette pratique qui émergea vers le milieu du XVIè siècle, s’affirma tout au long du XVIIè siècle, pour culminer au XVIIIè siècle.
******* L’arboretum fit florès au XIXè siècle, les plants exotiques importés des colonies britanniques furent très demandés. Toutes les espèces sont étiquetées avec leur âge et leur nom scientifique. L'âge d'or de la découverte florale et arboricole fut l’époque victorienne au milieu du XIXe siècle. Tout grand propriétaire désira SON arboretum.
******** “Dans le jardin anglais, la lumière varie sans cesse à mesure que l’on avance, tantôt sous les arbres, tantôt à découvert (...) Jardin de la surprise, de la variété, le jardin anglais doit être celui où l’on ne dicte rien à la nature qui éduque sensoriellement le promeneur à mesure qu’il avance dans sa découverte” Michel Baridon, historien de la culture britannique.
Villa Barbaro construite par Antonio Palladio à Maser en Vénétie à partir de 1554
ph. fr.wikipedia.org
Chiswick House construite pour le comte de Burlington, achevée en 1729, par William Kent dans le style palladien ph. en.wikipedia.org
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Sitographie
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www.britain-magazine.com/features/history/capability-brown-englands-gardens/ Janine Wookey - Capability Brown: Designing England’s Gardens
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en.wikipedia.org